- ASTROLABE
- ASTROLABEASTROLABELe «preneur d’étoiles» (astrolabos ), en forme de disque, est la combinaison d’un instrument de mesure et d’un système de projection stéréographique. L’astrolabe-planisphère de Ptolémée (IIe s.) présente une face graduée qui porte une alidade: suspendu verticalement, il permet de prendre la hauteur d’un astre. L’autre face reçoit un premier disque: projection stéréographique de la sphère sur le plan, pour une latitude donnée, et de cercles parallèles à l’horizon. Inscrite dans cet élément, pivote l’«araignée», qui a la forme d’un anneau: projection stéréographique du zodiaque et de certaines étoiles fixes. On obtient, avec l’araignée, la position d’un point du ciel par rapport à l’observateur, situation concrétisée par des intersections de lignes que portent le disque et l’anneau. Finalement, l’astrolabe sert moins à l’observation astronomique proprement dite qu’au calcul de mouvements célestes. Après traductions de textes grecs ou latins décrivant l’astrolabe, les Arabes construiront des appareils semblables. Et, découvrant en Catalogne les écrits des Arabes eux-mêmes, Gerbert fera connaître l’astrolabe au monde latin (Xe s.).Astrolabe désigne aussi, au XXe siècle, un instrument d’optique de précision, permettant, par l’utilisation d’un horizon artificiel (grâce à un bain de mercure), un pointé précis des hauteurs stellaires. Cet instrument a notamment été perfectionné par André Danjon dans son astrolabe dit impersonnel: la pièce principale en est l’«équerre optique», formée d’un prisme de verre placé en avant de l’objectif d’une lunette; ce prisme est disposé de telle sorte qu’on observe simultanément l’image directe de l’étoile et l’image de cette même étoile après réflexion sur le bain de mercure; lorsque les deux images sont près de coïncider, un micromètre enregistre le passage de l’étoile. Cet appareil a été largement utilisé jusque dans les années 1970; sa précision atteignait 0,002 s en temps et 0,03 en latitude. Il a été remplacé par les astrolabes photoélectriques.• astrelabe XIIe; bas lat. astrolabium, gr. astrolabos1 ♦ Anciennt Instrument dont on se servait pour déterminer la hauteur des astres au-dessus de l'horizon. Astrolabe de mer; astrolabe armillaire.2 ♦ Mod. Instrument qui sert à déterminer la latitude et l'heure sidérale d'un lieu d'observation. Astrolabe à prisme. Astrolabe impersonnel de Danjon.astrolaben. m. Instrument qui permet de déterminer la latitude d'un lieu en observant le passage apparent des étoiles sous une hauteur et à une heure données. Astrolabe à prisme.⇒ASTROLABE, subst. masc.ASTRONOMIEA.— Anc. Appareil en forme de disque plat servant à déterminer les longitudes et les latitudes :• 1. De guerre lasse, il finit par s'abattre devant son bureau et, appuyé sur la table, machinalement, sans songer à rien, il mania un astrolabe placé, en guise de presse-papier, sur un amas de livres et de notes. Il avait acheté cet instrument en cuivre gravé et doré, d'origine allemande et datant du dix-septième siècle, chez un brocanteur de Paris, après une visite au musée de Cluny, où longuement il s'était pâmé devant un merveilleux astrolabe, en ivoire ciselé, dont l'allure cabalistique l'avait ravi.HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 228.• 2. L'astrolabe était un cercle gradué muni d'une alidade à pivot central, portant à ses extrémités deux pinnules percées de deux orifices, l'un assez grand pour l'observation des étoiles, l'autre de faibles dimensions pour celle du soleil.J.-B. CHARCOT, Christophe Colomb vu par un marin, 1928, p. 92.SYNT. Astrolabe de cuivre, d'ivoire, d'argent, d'or; un astrolabe gravé; construire un astrolabe.— En partic. Instrument de mesure servant à déterminer la position des astres et leur hauteur.B.— Appareil astronomique moderne qui sert ,,à déterminer des positions d'étoiles ou une position géographique par l'observation du passage des étoiles`` (MULLER 1966).PRONONC. :[
].
ÉTYMOL. ET HIST. — Ca 1155 astrelabe « instrument dont on se servait pour mesurer la hauteur des astres au dessus de l'horizon » (Thèbes, éd. L. Constans, [1890], 4760 ds T.-L. : Une verge ot Geometrie, Un astrelabe Astronomie); 1532 astrolabe « id. » (RABELAIS, Pantagruel, IV, 63 ds Dict. hist. Ac. fr. : Epistemon regardoyt par son astrolabe en quelle élévation estoyt le pôle).Empr. au lat. médiév. astrolabium « id. » (IXe-Xe s., Anonymus, Geom., I, 3, 5 ds Mittellat. W. s.v., 1112, 11), lui-même empr. au gr.ou
« id. » (littér. qui saisit [
] par l'esprit les astres) » (PTOLÉMÉE, Géogr., 1, 2, 2 ds BAILLY).
STAT. — Fréq. abs. littér. :86.BBG. — BOUILLET 1859. — CHESN. 1857. — DAINV. 1964. — GALIANA Déc. sc. 1968. — GAY t. 1 1967 [1887]. — GRUSS 1952. — GUYOT 1953. — JAL 1848. — LABORDE 1872. — LE CLÈRE 1960. — MULLER 1966. — Sc. 1962. — UV.-CHAPMAN 1956.astrolabe [astʀolab] n. m.ÉTYM. 1532; astrelabe, v. 1155; lat. médiéval astrolabium, grec astrolabos ou astrolabion.❖♦ Astronomie.1 Anciennt. Instrument dont on se servait pour déterminer la hauteur des astres au-dessus de l'horizon. || Astrolabe de mer. || Astrolabe armillaire.1 Un astrolabe en main, elle a dans sa gouttièreÀ suivre Jupiter passé la nuit entière (…)Boileau, Satires, X.2 (…) il tira de sa trousse un astrolabe fort propre, sortit de ma chambre et alla au milieu de ma cour, d'un pas grave, prendre la hauteur du soleil.A. Galland, les Mille et une Nuits, t. I, p. 414.2 Mod. Instrument servant à déterminer les heures, les latitudes (astrolabe impersonnel de Danjon).
Encyclopédie Universelle. 2012.